Jour 154 | Wow, la belle assiette en or

Wow, was für ein wunderschöner goldener Teller !

Mercredi le 30 novembre, la météo s'annonçait pas pire pour une journée d'automne, mais c'était même pas vrai finalement. Il faisait tellement nuageux et semi-pluvieux quand j'ai visité la ville de Schwerin, dans l'état de Mecklenburg-Vorpommern. C'est un peu plus difficile de planifier des day-trips maintenant, avec les variations de la météo qui sont totalement imprévisibles. La seule chose qui est prévisible, c'est que le billet de train va coûter quatre fois plus cher s'il est acheté le jour même. Donc, j'ai quand même pris un guess et j'ai fait 2h30 de train et un arrêt à Hamburg pour me rendre dans cette ville qui dont le château qui figure souvent dans les palmarès des plus beaux en Allemagne.

Vue partielle du Château de Schwerin derrière les feuilles d'automne.

J'imagine comment les jardins peuvent être beaux en pleine saison estivale.

Je me demande pourquoi tout était si démesuré dans le temps. Plus personne, de nos jours, ne commande un château comme ça pour l'offrir à l'amour de sa vie. Chivalry is dead, comme on dit...

Moi qui fais ma princesse avec mon château.

Imposante structure avec de grosses roches qui mène d'une entrée du château directement dans le lac Schwerin, servant d'abri pour les chauves-souris.

Malheureusement, les jardins ne sont pas aussi impressionnants qu'ils doivent l'être en été, mais il y a quand même des coins charmants.

Je suis entrée à l'intérieur du château et j'ai demandé à la dame à la caisse ce qu'il y avait à voir dans la visite. Elle m'a dit : il y a trois étages. Ah bon... ok. Devant cette accroche digne des plus grands maîtres du marketing, j'ai été immédiatement vendue et je lui ai donné 8,50 € pour obtenir mon entrée. 

J'ai commencé par le deuxième étage. Pourquoi ? Parce que. Donc, c'était une succession de pièces lettes dont certaines étaient pas du tout impressionnantes. Ça me prend plus qu'un fauteuil et un vieux vaisselier massif pour être impressionnée. Et je le suis encore moins par des portraits de gens que je ne connais pas et qui ne sourient pas, accrochés sur les murs. Dans chaque pièce où j'entrais, il y avait un petit chemin avec des cordes dont il ne fallait surtout pas s'écarter. Mais surtout, un garde de sécurité, prêt à réagir si je lançais une canne de soupe sur l'un desdits portraits. Sans blague, il y avait plus de gardes que d'œuvres d'art. Donc, j'ai passé la visite à dire Hallo, Danke. J'arrive dans la salle du trône. Là, ça valait la peine quand même, pour tous les petits détails dans les murs, le planchers et le plafond. Mais le gardien, qui devait avoir tellement peur que je m'assois de façon inattendue sur le trône et que je le déchire au moyen d'un couteau à pain, se tenait à 3 cm de moi, donc je n'ai pas trop trop étiré mon temps passé dans cette pièce. 

Le troisième étage était pareil, je ne me souviens même pas ce que j'ai vu. La seule chose que je n'ai pas oublié, c'est que le Château de Schwerin est partagé entre un musée et le Landtag (parlement). Quand j'ai terminé la visite, une dame m'a ouvert la prote et m'a dit quelque chose que je n'ai pas compris, et elle a refermé la porte, me laissant en plein milieu d'un escalier qui va en haut ou en bas. Ne sachant trop où aller, j'ai choisi d'aller vers le 4e étage, mais il se trouve que j'étais rendue à errer dans le parlement telle une vraie terroriste canadienne, sans le savoir. On m'a haussé le ton dessus avec un air très fâché. J'ai fais ma nounoune et j'ai dit tut mir leid ! Et je suis partie vers le premier étage, où il y avait une exposition de porcelaine néerlandaise. En gros, une dizaine de pièces avec des vitrines où sont exposées des coupes de vin au design très louche et des assiettes en or. Je ne vois pas l'intérêt. Anyway les assiettes en or ne vont même pas au micro-onde. C'est pas pratique, gardez-les vos assiettes.

C'est fini les musées pour moi. Je n'aime vraiment pas ça. C'est pas mon truc, j'ai le droit. Et maintenant je le sais. C'est pas immersif du tout. Présente moi une pièce de théâtre mettant en vedette les gens qui ne sourient pas, avec leurs assiettes en or et leurs vaisseliers et je vais peut-être avoir plus d'intérêt et me souvenir de quelque chose d'historique. Par contre, les musées d'art contemporain, ça va. C'est de l'art devant lequel on se questionne, ça j'aime bien ! 

Les détails du plafond sont impressionnants comme ça dans seulement deux pièces. Pour le reste, c'est décoré comme une vieille maison ordinaire de riches.

Un beau trône sur lequel je m'ennuierais après avoir été assis dessus deux minutes. Tellement pas confortable pour écouter Netflix.

Vue de la cour intérieure.

Sinon, la ville de Schwerin est vraiment jolie. Et toute petite. Elle compte seulement 95 000 habitants. Mais outre que pour son château, je ne pense pas que je serais venue la visiter. J'ai laissé une lettre pour papa sous un impressionnant hêtre pleureur planté dans les années 1860 devant le château, sur la Schlossinsel. Je l'ai laissé sous un petit banc blanc, j'ai fait le tour du château une dernière fois, et je suis repassée devant. J'ai revu la lettre et c'était comme si j'avais eu la chance de saluer papa, assis sur son petit banc blanc sous ce bel arbre, et qu'il était content d'y être. Lui, il verra les oies sur le lac Schwerin et les couleurs des jardins en été. Le chanceux.

Direction : le centre-ville de Schwerin, sous la pluie.

L'église Paulskirche (1869), tout juste à côté de la Hauptbahnhof.

La Cathédrale St. Marien Dom, dont la construction a duré 76 ans, inaugurée en 1248. Comment ne pas être impressionnée devant de tels bâtiments construits avec si peu de moyens à l'époque.

Le Schleifemühle Schwerin, construit en 1705 et en fonction jusqu'en 1985, a ensuite été transformé en musée. Le moulin servait à casser de la pierre.

Dans tous les marchés, je vois quelques structures comme celle-ci. On l'appelle Weihnachtspyramide.

Le marché de Noël de Schwerin est le troisième que je visite, après Bremen et Hamburg. En plein milieu de semaine, comme ça, c'était très confortable à visiter. 

Les marchés de Noël en Allemagne sont loin d'un rassemblement de kiosques dans un hall d'hôtel. Avec les manèges, les spectacles, les animations de rue, la musique, l'artisanat, la bouffe, tout le monde est servi.

Dans le train de retour, je m'assois par hasard aux côtés de Katja, une femme trop gentille qui s'en allait à Düsseldorf à qui j'ai parlé pendant tout mon trajet entre Hamburg et Bremen. On a échangé nos coordonnées pour pouvoir se revoir à Düsseldorf peut-être. Mais pour l'instant, elle habite à Berlin et tente de se relocaliser dans l'ouest pour être près de son copain. Elle n'est pas tout à fait convaincue du choix de la ville, mais je lui ai étalé tous les avantages de Düsseldorf, comme une vraie ambassadrice. Dans mon cas, c'est le 3 janvier que j'effectue mon retour dans ma ville préférée ! 

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