Jour 337 | Jour de déménagement

Umzugstag

Le 1 juin, c'est jour de déménagement. Je quitte mon Airbnb payé au noir à Benrath le matin avec mon gros sac sans pouvoir saluer Doris et Marc, ils sont déjà partis. Je leur écrirai plus tard. Depuis 11 mois, j'ai été par ci par là avec mon sac à dos et le minimum. Là enfin, je vais avoir mon propre pied à terre, où je vais pouvoir accumuler un peu de stock pratique, des vêtements, des livres, des souvenirs et même quelques plantes. 

Mon appartement est situé dans le quartier Pempelfort, sur la rue Schirmerstraße. À 8 minutes à pied dans une direction se trouve Beehive. À 8 minutes à pied dans l'autre direction se trouve mon école de langue, le Rheinisches Bildungsinstitut. À 20 minutes à pied dans une autre direction se trouve le Rhein et la vieille ville, là où tout se passe. Les stations les plus près sont Rochusmarkt pour le tram et le bus, Pempelfort ou Wehrhahn pour le U-Bahn, et Wehrhahn et Zoo pour le S-Bahn. Toutes ces options m'amènent en peu de temps là où je veux être. Pour tout dire, je suis pas mal au centre de Düsseldorf, tout en étant dans un quartier hyper tranquille sans aucun dérangement. 

En entrant dans le logement, on arrive dans la salle à manger. C'est joliment meublé, j'ai laissé le tout dans son état initial. La décoration est tellement hétéroclite qu'elle fait un bel ensemble.

Ma cuisine, avec un lave-vaisselle qui n'était même pas nécessaire mais qui était là. Bonus !

Dans le salon, il y a un divan-lit, une penderie et une place de travail à côté de la porte patio. Mon lit se trouve au dessus et je dois y accéder à partir de quelques marches qui constituent à la fois une bibliothèque.

Ma grosse télé, aussi en bonus, et les marches pour accéder à mon lit, sur la mezzanine. 

La vue de mon lit, sur le salon, en hauteur.

Ma place de travail avec une chaise trop cool et bonne pour le dos.

La grande fenêtre de ma cuisine. J'en ai deux comme ça, une dans mon salon et une dans ma cuisine. La troisième, c'est une porte patio qui ne donne sur aucun patio. Elles sont immenses et elles peuvent s'ouvrir vers le haut, ou encore au complet vers l'intérieur.

Ma rue, directement en sortant de chez moi.

Premier selfie de résidente de Düsseldorf ! 

Dès mon premier jour dans mon nouveau logement, j'ai du régler quelques éléments et tout s'est bien passé.

• La Hausratversicherung est une assurance protégeant les biens qui se trouvent dans mon appartement à la hauteur minimale de 19 000 €. Largement supérieur à la valeur de mes 10 morceaux de linge et mon ordinateur portable qui constituent mes seules possessions ici. La Hausratversicherung (3,18 € / mois), combinée à ma Krankenversicherung (assurance santé à 72 € / mois) et ma Haftpflichtversicherung (assurance responsabilité civile à 4,94 € / mois), vient compléter mon package. Je suis pleinement assurée maintenant.
• Le Rundfunkbeitrag est l'organisme chargé de percevoir les redevances pour les postes de télévision ARD, ZDF et la Deustchlandradio. Chaque trimestre, je dois verser 55,08 € dans le vide, qui se prélèvent automatiquement sur mon compte. Je n'ai jamais compris comment est déterminée qui paie et qui ne paie pas, car ceci ne dépend pas du nombre d'usagers, mais bien de la porte que j'habite. Depuis le 1er juillet, je payais pour un Airbnb que je n'habitais pas, sans savoir si quelqu'un le payait déjà ou pas. Il est moins compliqué pour moi de simplement le payer, que de commencer à m'obstiner sur la mauvaise gestion de la chose.
• J'ai aussi dû changer mon adresse auprès du Einwohnermeldeamt. Pour la première fois, celle-ci est réellement reliée à une adresse que j'habite vraiment. Ça m'enlève tout un poids. Pas mal moins stressée par les procédures administratives que la première fois, j'ai pris mon rendez-vous au bureau de Benrath, auquel je me suis rendue un petit 10 minutes avant l'heure. Puis, j'ai remis mon papier de nouvelle adresse signée par Sladjana et mon titre de séjour. Ça été simple, gratuit, et j'ai fait toute la conversation en allemand. La dame m'a rappelée que mon titre de séjour expirait dans moins d'un moins. Madame, j'ai plus d'un tour dans mon sac, je connais mes options. Je ne m'en irai pas, il est hors de question qu'on m'expulse de ce pays. 
• Finalement, j'ai fait mon Strom Anmeldung auprès du fournisseur Stadtwerke Düsseldorf pour que le contrat d'électricité de la propriétaire me soit transféré pendant le temps que j'habite cet appartement, comme l'électricité n'est pas comprise dans mon bail. J'ai eu besoin de l'aide de Christian pour faire cet appel, qui était un petit peu plus compliqué que les autres. J'ai bien essayé de le faire en ligne, mais les sites web en Allemagne sont tout sauf convivial, et ça nécessite quand même toujours un appel ou un formulaire papier à quelque part. Il m'en coûte un prix fixe de 50 € par mois, lequel sera ajusté par un paiement ou un remboursement à la fin du contrat, lorsque je ferai mon Abmeldung. Contrairement au Québec, il n'y a pas qu'un seul fournisseur d'électricité, mais bien un tas de différents. Christian m'a expliqué que c'est un peu comme les opérateurs de téléphonie, il y a des sous-fournisseurs qui donnent de l'électricité moins chère. Je n'ai pas osé changer de fournisseur et j'ai pris celui qui était déjà là.

Le compteur électrique qui n'est pas intelligent comme ceux du Québec. L'information ne se rend pas directement au fournisseur. 

L'entrée de la cave, où j'ai eu à aller pour trouver l'armoire poussiéreuse contenant mon compteur.

J'ai maintenant mon nom sur la sonnette. Elle est brisée. Elle ne fonctionne qu'à sens unique. J'entends la sonnette mais je ne peux pas ouvrir. Pas grave.  

La journée où j'ai acheté mon beau vélo. Je suis allée le chercher dans une ville voisine, à Erkrath. Les trois grandes fenêtres derrière moi sont celles de mon logement. 

La cours intérieure, remplie de plantes dont s'occupe mon voisin du dessus, Ralph. Ralph parle aussi anglais, mais je lui ai dit que je préférais parler allemand.

Les locaux autour de moi me disent que je paie trop cher pour mon loyer (995 € par mois), mais moi je n'ai pas l'impression du tout. Quand je vois des amis autour de moi avec de la difficulté à se loger, qui se retrouvent dans des coins très éloignés et même des villes différentes car ils n'ont d'autres choix. La simplicité a aussi un coût, à mon avis. D'abord, je peux me le permettre financièrement. D'autre part, je n'ai pas eu à visiter un seul appartement, je n'ai pas eu à le meubler, je n'ai même pas acheté un seul drap et une seule fourchette, tous les électroménagers sont fonctionnels et j'ai même une laveuse gratuite à l'étage et une grosse télé. Jamais je n'aurais pu avoir tant de confort en devant tout acheter séparément usagé. Sans compter que je suis plein centre de Düsseldorf, la ville où je veux être, et l'une des villes les plus chères d'Allemagne. Elle est tellement hot ma ville ! Et j'ai maintenant un beau vélo vintage des années 90 que j'ai trouvé sur Kleinanzeigen, à 35 €, turquoise et mauve. Je suis maintenant prête à construire ma petite vie allemande à partir de ce nouveau chez-moi. Je sais déjà que je vais m'attacher à ce logement et que je vais y associer plein de souvenirs. Et je n'aurais pas cru être capable un jour de trouver mon propre logement aussi facilement, je ne l'imaginais même pas. C'est un mélange de chance et de bonnes opportunités saisies qui m'ont organisé tout ça.

Un édifice qu'on ne peut pas manquer, pas très loin de mon quartier. 

L'Opéra de Düsseldorf, toujours à quelques pas de chez moi.

Mon point de repère en ville, la Dreischeibenhaus, haute de 95 m, qu'il est facile de repérer quand je fais des sorties dans la vieille ville et que je reviens tard à pied ou à vélo.

Christian et moi, dans la vieille ville, en pause sur l'heure du dîner.