Jour 359 | NRW et environs

Nordrhein-Westfalen und Umgebung

Depuis mon retour à Düsseldorf après deux mois d'absence, j'ai repris ma petite vie quotidienne et ma routine que j'aime (c'est pas tant vrai que c'est une routine, mais quand même). Au moins je me réveille toujours au même endroit maintenant (ça aussi c'est pas toujours vrai, mais quand même). Recueil d'anecdotes et de day-trips autour du Land NRW.

L'été sur la Moselle

Parfois, il me prend des envies de sport qui doivent être comblées dans les heures suivantes sinon ça va pas ben. Quand ça m'arrive, j'explore un peu les environs avec mes applications de prédilection, un mélange de All Trails, Komoot, DB Navigator, Instagram, Trip Advisor, Apple maps et Google Maps. Après quelques minutes, j'ai la solution et je peux commencer à penser à ma prochaine rando. Cette fois, c'est une Via Ferrata dans les hauteurs de la Moselle qui m'a fait de l'œil. Trois heures de déplacement en train est pas mal ma limite pour que ce soit envisagé comme un day-trip. Je prend le train tôt le matin avec l'intention de me rendre directement dans le village de Ediger-Eller, là où commence le sentier. Mais j'ai décidé d'arrêter à Cochem, parce que ça a l'air d'être the place to see quand tu te promènes le long de la Moselle. 

Cochem n'est pas à plaindre, avec son Reichsburg, un château impérial dont la construction date de v'là 900 ans. Ma marche entre la gare principale et le château m'a permis de traverser tout le village et même d'emprunter des petits passages inusités pas nécessairement suggérés par mes applications. Esthétiquement parlant, c'est une ville absolument magnifique, mais qu'est-ce que tu veux ben faire avec un château quand c'est le seul highlight dans ton quotidien ? Bien que je trouve ces villes époustouflantes, je m'ennuierais probablement après 3 jours, même peut-être deux. Düsseldorf for the win, malgré ses vieux ponts sales, ses églises ordinaires, et ses bâtiments fades. Contrairement à ici, il n'y a pas que cinq restaurants dont quatre sont des attrapes touristes et justement... il n'y a pas de touristes à Düsseldorf. C'est pour ça que son ambiance me plaît. 

Vue de la ville de Cochem à partir du sentier menant au Reichsburg.

Le magnifique château de Cochem, qui surplombe la ville du haut de sa colline. 

Le Kachelwand, une tour multicolore dont la mosaïque originale représente des éléments particuliers de la ville.

L'entrée du château.

L'endroit est super bien aménagé pour les visiteurs. J'ai laissé une lettre pour papa dans cette charmante boîte à fleurs. Un place royale pour se reposer quoi.

Promenade colorée sur le bord du Fleuve, où s'arrêtent beaucoup de bateaux de croisière.

Quelle belle ville, toute colorée, pleine de verdure.

Calmont Klettersteig

Après avoir traîné dans Cochem, je reprends le train pour arrêter dans le village voisin. Je pensais que le train allait longer la Moselle, mais non, j'ai été dans un tunnel dans la montagne pendant 90 % du trajet. Quand j'ai vu le jour de nouveau, j'ai commencé ma marche sous un soleil beaucoup trop chaud. Le niveau d'eau dans ma gourde était déjà bien bas et sa température beaucoup trop haute. La vue est magnifique. Le sentier traverse des vignobles. Il ne les contourne pas, non non, il les traverse. Plus je fais mon chemin à travers les vignes, plus je distingue bien les ruines du Klosters Stuben, un ancien monastère construit en 1137 dont il ne reste que la structure de pierre. C'est le seul élément qui ne fait pas partie du décor, à travers les champs de la presqu'île de Bremm. J'aurais bien aimé pouvoir le voir de près et me promener dedans, en me demandant ce que ces murs ont vu depuis tant d'années. J'ai dû prendre au moins 200 photos de toutes ces vues toujours plus belles que la précédente. Je regardais devant, derrière, de côté, maudit que je suis chanceuse encore, ça pas d'allure. 

En arrivant au bout complètement, avant de faire demi-tour et repartir par la forêt, j'ai trouvé un rocher sur lequel je me suis assise. Ce qui se trouvait devant mes yeux était tellement en équilibre, comme moi. Pas de gens, pas un son, seulement ceux de la nature, puis un train minuscule au loin, qui traverse le pont de fer tranquillement et disparaît dans la montagne. Au retour, j'ai croisé un curieux temple romain, le Bergheiligtum auf dem Calmont, dont la galerie est surpeuplée de petits inukshuk en pierre. Enfin, quand j'ai retrouvé la civilisation, j'ai immédiatement demandé une bière et de l'eau dans un Biergarten pas trop loin. La serveuse était tout sauf compréhensive avec mon niveau d'allemand et elle avait dû échapper son sourire ben creux dans le fleuve à côté parce que j'ai pas vu l'ombre d'un moindre mouvement de gentillesse dans sa face. L'eau embouteillée pas bonne a couté plus cher que la bière. Ça m'apprendra à ne traîner qu'une seule gourde par des journées pareilles.

J'ai eu des ennuis avec DB sur le chemin du retour. La moitié de tous les trains ont été annulés et donc tous ces gens devaient se pacter dans la moitié moins de trains. Dommage, j'avais un late night drink prévu avec Anton (un nouveau visage dans mon application de tourisme local Bumble). Ce sera reporté au lendemain. 

Début du sentier de la Via Ferrata de Calmont.

Les vignes, j'en vois partout, mais j'ai rarement l'occasion d'être si près. 

Le sentier est parsemé d'échelles comme ça et de câbles de métal pour pouvoir gravir des parties plus abruptes. J'aurais espéré que ce soit un peu plus extrême, mais le côté extrême, c'était la chaleur faut croire.

Ça, c'est très fréquent lors de randonnées, que je croise des symboles religieux qui ont quand même l'air entretenus régulièrement. Certains sont entourés de lampions allumés ou encore de fleurs fraîchement coupées. 

Le fleuve de la Moselle à la hauteur du village de Ediger-Eller, là où j'ai commencé la randonnée. 

On voit sur cette photo les ruines impressionnantes du Klosters Stuben..

Vue à couper le souffle sur les champs de la presqu'île de Bremm, la où la Moselle fait complètement demi-tour. 

Les centaines d'inukshuk sur la galerie du Bergheiligtum auf dem Calmont. 

Amitiés parascolaires

J'ai quelques amis ici, pas beaucoup. J'ai définitivement plus de dates que d'amis. Mes amis, je les ai connus soit chez Beehive, soit à l'école de langue. Si j'avais un travail dans une entreprise, si j'allais au gym, ou si je faisais partie d'une équipe sportive, par exemple, j'aurais plus d'amis, mais j'ai un quotidien plutôt solo. Ça ne m'ennuie pas du tout, mais j'apprécie quand même les moments que je peux partager avec des gens. J'ai connu Ali et Arezou à la Sprachschule Aktiv, en janvier. Quand j'ai changé d'école parce que le directeur était un vrai clown dégueulasse, ils ont aussi fait le même move. Je n'ai jamais présenté Ali et Arezou dans mes articles. Les voilà !

Ali est THE plus grand fan d'automobiles que j'ai connu, mais il aime aussi les avions. Dans le fond, c'est un gars de moteurs. Il vient du Kurdistan, une région divisée entre la Turquie, l'Iran, l'Irak et la Syrie. Avec Ali, c'est pas compliqué, il boit de la bière au déjeuner et il travaille dans une shop de pizza au black chez son oncle dans une ville voisine de Düsseldorf. Ali et moi, on a ce genre d'amitié où on ne s'écrit rien de pertinent, on ne fait que s'envoyer des reels sur Instagram qui nous font rire l'un et l'autre. Arezou vient de l'Iran, et elle a un petit côté rebelle que j'adore. Elle me racontait qu'elle a déjà été arrêtée par la police dans son pays parce que sa jupe était trop courte, et qu'elle a été amenée au poste de police pour faire un mugshot et toute la patente. Quelle réalité différente... Elle est arrivée en Allemagne il y a plus longtemps que nous, avec son mari, que j'ai aussi connu. Les gens se marient tellement jeune, ça pas de sens. Whyyyyyyyyyyyyyyy ?

Je vois moins souvent Ali et Arezou depuis que j'ai arrêté mes cours. Mais on s'écrit de temps en temps pour se donner des nouvelles. La situation de mes deux amis par rapport à leur statut d'immigration est un peu plus complexe que la mienne. Il va sans dire que le passeport canadien est un privilège en soi quand il est question de voyager / immigrer. Ce n'est pas la même game pour un passeport de la Turquie ou de l'Iran. Toutes mes démarches sont fluides et rapides et se passent exactement comme prévu. Mais on a des papiers tellement différents tous les trois. Ça varie grandement d'un pays à l'autre. 

Classic Remise est un centre de voitures anciennes, installé dans un vieil hangar de locomotives. Ali était un vrai enfant dans cet endroit.

Selfie de Rolls-Royce.

Regardez-moi ce fan qui meurt d'envie de sauter dans cette voiture.

Ali et moi, avec nos drinks en plein milieu de centaines de voitures luxueuses. 

Prendre l'Aperol Spritz à côté de ma Ferrari stationnée.

Arezou et moi.

Paradiestrand, où Arezou et moi nous sommes donné rendez-vous pour un snack et quelques bières par un bel après-midi de juin. 

Le Schwengel squeezé

Un jeudi ben ordinaire, je m'en vais à Köln, ville laide, ville ennemie de Düsseldorf. La dernière fois que je suis allée là-bas, un pigeon m'a chié dans les cheveux. Köln, c'est pas ma ville. En voici une autre preuve. Je m'en vais rencontrer Oli, un avocat (plaaaaate) de 35 ans, originaire de la Macédoine. Première impression, bof. Mais ça aurait pu changer, si seulement il s'était mis un sourire dans face et qu'il avait fait quelques blagues. Mais non, ce qu'il est plate ce gars. Il parle de son travail, qui est tout sauf intéressant, et de ses vacances qui avaient l'air tout sauf excitantes. Je sens que tous les deux on tente de meubler la conversation, parce que ça marche pas du tout. Mais j'ai vu de pires introductions en la matière et ça avait fini par débloquer. 

On tourne en rond dans la ville, qui est laide comme à son habitude. Pas plus de 20 minutes plus tard, on arrive de nouveau à la gare principale, et c'est là que, comme un vrai débutant, il commence à baragouiner des excuses pour s'en aller. Voyons, dis donc les vraies choses mon enfant. Pas besoin de me supplier Oli, c'est pas comme si je te retenais ben ben fort. Ses mensonges étaient tellement évidents, comme si j'étais assez conne pour tout gober. Il me disait qu'il devait prendre un Uber. Ah bon, il s'est commandé un Uber dans ma face et a ensuite fait son surpris que le temps soit déjà venu ? Me faire prendre pour une belle naïve, ça m'a vraiment outré. Je lui ai fait remarqué son impolitesse remarquable et dit ben franchement qu'il devrait grow some balls parce qu'on est des adultes là. Il a chié dans ses culottes. Comme le pigeon qui m'a chié dans les cheveux. Mais lui, il s'est chié dessus devant la majestueuse Cathédrale de Cologne. Il a marmonné un petit ok, il a tourné les talons et est disparu à toute vitesse dans la gare principale, le Schwengel squeezé entre les deux jambes. Donc, semble-t-il que ton Uber vient te chercher sur la rail de train Oli ? En plus d'une trentaine de first dates ici, tout le monde a été assez mature jusqu'à maintenant pour se dire les vraies choses. 

Il m'a quand même laissée seule au beau milieu d'une ville que je ne connais pas. Faut être con pareil. Mais après 5 minutes j'men foutais déjà. Ce sera juste une bonne histoire. Oli se mérite la palme du pire Schlappschwanz jamais daté. Mais il m'a instantanément bloqué de l'application, donc je ne peux pas le lui dire. Et je ne saurai jamais pourquoi il s'est sauvé à course. Petit moumoune.

Fierté au Christopher Street Day

Quelques jours après, c'est le Christopher Street Day, la célébration annuelle tenue dans différentes villes d'Europe pour les droits de la communauté LGBTQ+ et contre la discrimination et l'exclusion. Mais pourquoi CSD, moi c'est la première fois que j'entends cette appellation pour identifier les parades colorées qui se passent un peu partout dans les villes ces temps-ci. Christopher Street n'est pas une personne, mais bien une rue, à New-York, sur laquelle ont eu lieu en 1969 de pas pires rébellions de la part de la communauté gaie en réponse à des actes violents de la part de la police à leur égard. Ce mouvement a marqué la lutte pour les droits des personnes LGBTQ+ et c'est à partir de ce moment que les parades ont commencé à voir le jour, aux États-Unis. C'est en 1979 que la première parade du nom de CSD a eu lieu à Berlin et depuis, c'est coloré dans plein de villes à ce moment de l'année, dont Düsseldorf qui rayonne pour la cause ! 

L'ambiance musicale est au rendez-vous à différents endroits dans la parade.

Impressionnants chars de parade s'apparentant à ceux qui défilent lors du Karneval de février.

Gros toutou sur Schadowstraße.

Confettis.

Vent et voile sur le Baldeneysee

En fin de mois, j'ai visité pour la première fois la ville de Essen. Mais en fait je n'ai pas vraiment visité la ville, car j'ai surtout fait le tour du lac Baldeneysee. Après un trajet direct en S-Bahn d'environ 35 minutes, je suis arrivée tout juste à l'embouchure du lac. Cette nature accessible en transport en commun est tellement pratique. Est-ce que quelqu'un au Bas-Saint-Laurent a déjà essayé de se rendre au Lac St-Mathieu en train en seulement quelques minutes ? Bonne chance. Ça va prendre un char, un maudit char, comme toujours. Le sentier Baldeneysteig traverse des champs, des fermes, des routes de campagne, des forêts, et longe le lac en grande partie. En hauteur, j'ai croisé une très vieille dame qui habite la région, avec sa canne et son petit sac à dos. J'ai discuté quelques minutes avec elle en regardant la vue à partir de Hermanns Blick. Au bas, j'ai passé un peu de temps au bord du lac, en regardant ce qui semblait être une compétition d'aviron. Je n'aurais pas prévu de venir assister à une compétition d'aviron, mais là, j'y étais, et elle se déroulait sous mes yeux. Je choisis bien mes moments sans même le savoir.

Bon vent pour sortir son voilier.

Le sentier Baldeneysteig passe par toutes sortes de paysages.

Petit chemin de campagne. 

Ami croisé sur le sentier.

Bibittes gourmandes.

Compétition d'aviron avec des gens très bien entraînés dont les mouvements sont parfaitement synchronisés.

Un des nombreux quais autour du lac Baldeneysee.

Je l'aime ma région. La NRW, ce n'est pas les montagnes de la Bavière, ce n'est pas les reliefs particuliers de la Sächsische Schweiz ou le Rhin romantique, ni les plages du Nord, mais je suis proche de tout à Düsseldorf. Je suis comblée d'être de retour ici, dans mon propre appartement en plus, pour un bon bout ! 

Commentaires

  1. Merci pour tout tes récits, ils sont tous captivants et intéressants et remplis de jolies photos avec lesquelles on pourrait faire un magnifique album. 😍

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    1. J'y travaille, j'aimerais bien l'imprimer sous forme de livre. Photos et articles compris :)

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