Je ne savais tellement pas où aller jusqu'à tout récemment, et mes plans changent encore un peu tout le temps. Avec toutes les idées et les destinations qui m'ont traversées l'esprit, toutes les recherches que j'ai faites sur des billets d'avion ou des itinéraires logiques, je suis finalement satisfaite de la façon dont mon voyage d'automne-hiver 2025-2026 s'est dessiné dans les trois derniers mois. Mon séjour au Québec achève ! Je m'en vais samedi !
Je fais un premier bout de voyage avec maman et ma tante Johanne avec comme destination principale... Türkiye ! J'ai été attirée par la Turquie par sa culture, sa bouffe, sa musique. Aussi par les beaux yeux noirs et le teint foncé de la gent masculine. Faut pas oublier Buğra, le point de départ de cette idée de voyage, qui me montrait des vidéos de son pays sur Youtube. Je rêvais de me retrouver sur le site de Pamukkale, j'avais trouvé la ville d'Istanbul vibrante, et je m'endormais tranquillement dans ses bras devant les montgolfières de Cappadocia. Les turques sont partout en Allemagne et c'est comme ça que j'ai 1) appris c'était où sur le globe terrestre, 2) développé des amitiés avec les gens de cette origine et 3) découvert les döner kebab de fin de soirée et les p'tites bouchées composé de riz roulé dans une feuille de vigne.
Alors, pour en revenir à ce voyage, on arrivera d'abord aux Pays-Bas, où je saluerai Maïté et Bjorn au passage, dans leur nouvelle maison dont ils viennent tout juste de prendre possession. J'y laisserai ma valise d'hiver, qui est pas mal plus remplie de cadeaux que de vêtements d'hiver. On a pensé que les Pays-Bas est un terrain connu pour casser le décalage horaire quelques jours. Et on sera en Turquie pour 14 jours.
La Turquie, une terre d'histoire et de culture entre l'Europe et l'Asie qui me fait rêver ! Notre première impression du pays sera du côté asiatique, d'abord à Izmir. On arrive à minuit le soir, c'est pas là qu'on va s'émerveiller devant l'héritage ottoman certain. J'pense que je vais juste être méga stressée de pas me faire scammer dans le taxi pour commencer. Pendant une semaine, on pense se déplacer en voiture de façon improvisée entre Izmir et Antalya. Pis, on va prendre l'avion pour aller dans la Cappadoce voir les fameuses montgolfières. On dirait que j'ai vraiment envie de refuser catégoriquement de monter dans une balloune en feu, mais est-ce qu'on a vécu la Cappadoce si on n'a pas fait de la montgolfière à Göreme ? Ça va être mon anniversaire en plus. Après quelques jours entourées des cheminées de fées, on va prendre un autre avion pour terminer notre séjour par l'incroyable Istanbul, là où on logera du côté européen. Blue Mosque, Hagia Sofia, la tour de Galata, le Grand bazaar et le Spice Bazaar, à nous les promenades dans cette ville de 16 millions d'habitants. À cet endroit, le détroit de Bosphore sépare la ville en deux. Une ville, deux continents. Ce sera fou ! J'ai même acheté un maillot avec lequel je m'imagine déjà me la couler douce dans les travertines de Pamukkale ou dans un hammam à boire mon çay dans une pièce de marbre au son des robinets d'eau de source. À part là, je sais ben pas quand est-ce que je pourrais porter ce maillot.
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Pamukkale.
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Istanbul.
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Le parc national de Göreme, en Cappadoce.
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| Ephesus, cité antique. |
Après Istanbul, on se sépare, Maman et Johanne retournent prendre leur avion à Amsterdam. Moi, c'est le début de mon circuit balkanique. La Bosnie-Herzégovine m'a tant marquée, j'ai eu envie de visiter tous ses voisins, à commencer par la Bulgarie. Il y avait un vol pas cher, qui partait du même aéroport, à peu près aux mêmes heures que celui de maman et Johanne. Chose réglée. Je commencerai par Sofia, la capitale bulgare. Plovdiv et le monastère de Rila, also on the list ! Après ça, ben je prend le bus vers la Macédoine-du-Nord, où je compte passer quelques jours à Skopje. De là, par curiosité j'aimerais me payer un petit aller-retour à Pristina, au Kosovo. On m'a aussi recommandé Ohrid. Parfait, ça me semble logique parce que ma destination suivante, c'est Tirana, en Albanie. On dirait un trésor caché c'te ville là ! Esta et Dea, deux anciennes collègues de classe sont albanaises et nous pourrions planifier une petite retrouvaille.
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Sofia, Bulgarie.
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Skopje, Madédoine-du-Nord.
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| Le lac d'Ohrid, Macédoine-du-Nord. |
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| Tirana, Albanie. |
Il faut savoir que j'ai passé des heures sur ce casse-tête logistique à chercher le meilleur itinéraire qui allait me permettre de faire pas mal tous les Balkans. J'ai finalement écarté de la liste le Montenegro, ça m'attire pas, je sais pas pourquoi. Pas pour le moment. J'évite aussi la section de la Croatie sur la côte adriatique qui me semble overrated. Les villes de Dubrovnik et Split n'ont pas réussi à me convaincre de les visiter, des belles petites rues pavées et des forteresses, c'est pas tout ce que ça prend. C'est parce que la frontière entre le Kosovo et la Serbie ne se traverse dangereusement pas que je dois passer par l'Albanie et prendre un petit vol court pour rejoindre la Serbie. J'ai vraiment buggé dans cette partie de l'itinéraire. J'avais un choix à faire et je regrette déjà le mien. Option 1 : 25 heures de bus et de connexions en pleine nuit pour traverser quatre pays. Option 2 : un vol d'une heure entre Tirana et Belgrade. Pour plusieurs, le choix est simple. Mais moi, j'ai vraiment considéré me taper 25 heures de bus pour éviter une heure de torture aérienne dans un avions à hélices. Un avion à hélices. À hélices. C’est quoi ça, le même avion avec lequel ont volé les frères Wright ou quoi ? Ça va être bruyant, ça va voler bas, ça va brasser, c'est un moment que j'appréhende au plus profond de mes tripes, de tout mon être, de mon âme et de tous mes chakras, patati patata. Une fois que cette épreuve sera traversée, je serai en terre ferme à Belgrade. Ce qui pique ma curiosité dans cette ville et ses environs, c'est l'architecture brutaliste, les bâtiments d'une laideur... brutale. Du béton et des angles droits. J'aimerais aussi avoir la chance de tomber sur quelques spomenik, des monuments commémoratifs construits à l'époque de la Yougoslavie dont plusieurs sont maintenant laissés à l'abandon. Ça serait cool d'en voir un dans la brume. Après Belgrade, j'men vais quelques jours à Novi-Sad, et Zagreb, en Croatie.
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Morceau d'architecture brutaliste à Belgrade, Serbie.
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Un spomenik.
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Belgrade, Serbie.
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| Zagreb, Croatie. |
Et là, je me suis mise à faire toutes bonnes mathématiques de voyage. Si je suis à Zagreb, pourquoi ne pas aller en Slovénie ? Et tant qu'à être à Ljubljana, l'Italie n'est pas loin. Trieste, ou même Bolzano ? Mais l'Autriche est aussi juste à côté. Graz et Vienne, ça l'air beau. J'avais une alerte sur les vols à partir de Zagreb et Ljubljana qui n'arrêtait pas de me dire que les vols à destination d'Amsterdam augmentaient de prix et j'ai été découragée. De toute façon, j'aime même pas ça prendre l'avion (ne pas aimer l'avion est un euphémisme monumental quand on me connait). J'ai eu un déclic et l'occasion idéale se présentait enfiiiiiin à moi pour faire une expérience que je n'avais encore jamais vécue. On sera le 28 novembre et j'ai décidé de me rendre à Vienne en train avec une idée bien précise, celle d'attraper le Nightjet qui se rend à Amsterdam et duquel je rêve depuis longtemps. C'est ainsi que j'ai acheté un aller simple vers Amersfoort Centraal dans une mini cabine privée, avec un lit, des draps et une oreiller. J'adore les trains, tous les sons et tous les mouvements qu'ils font quand ils changent de track. Ça me berce, ça me calme. J'ai tellement hâte de m'endormir dans l'éclairage tamisé de ma mini cabine, pour 13 heures de sainte paix, en sachant que je traverse confortablement et en toute sécurité l'Autriche et toute ma belle Allemagne d'est en ouest, pour me réveiller le lendemain chez Maïté aux Pays-Bas.196 $ pour le vivre, take my money ! Je suis tellement contente de ma shot ! Et tellement contente d'éviter un vol.
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| Ljubljana, Slovénie. |
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| L'un des dragons emblématiques de Ljubljana. |
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| Vienne, Autriche. |
Je n'ai que deux jours aux Pays-Bas avant de revenir m'installer pour tout le mois de décembre à Düsseldorf. Ma ville préférée, ville où je rayonne et me sens à ma place. Je vais voir mes amis, surtout Nurul, Ali et Khalil, mes musées, mon Beehive. Ville de U-Bahn, de kiosk bier et de trottinette. Ville de dating où le calibre surplombe largement l'homme québécois moyen, inachevé et dépassé par son train-train quotidien qu'on trouve sur les apps ici. Finalement, Noël sera à Felon, dans la famille de Maïté qui m'accueille encore comme si j'étais l'une des leurs. C'est pour eux que j'ai rempli ma valise de cadeaux du Québec et de produits du terroir à partager.
C'est ici que mes plans s'arrêtent. Je n'ai pas dessiné la suite, mais je ne vais pas revenir au Québec tout de suite. Comme lors de mon dernier voyage, j'ai quelques jours, pour ne pas dire un moins au complet, avec un gros trou. En juin dernier, j'avais une semaine et je me suis retrouvée dans les contrées valaisannes, en Suisse, à encourager des vaches qui se battent. Je laisse, une fois de plus, la vie me placer une aventure inattendue ici, aussi impressionnante qu'avoir le Matterhorn devant les yeux sans l'avoir prévu. J'avoue avoir envisagé un trek dans le désert marocain avec des chameaux, quelques jours de repos dans un riad et du shopping de trucs en terre cuite à Marrakech. Mais j'hésite aussi avec un séjour dans la lumière bleutée du 66e parallèle en Laponie finlandaise dans la ville reculée de Rovaniemi.
Voilà. Je vais commencer par ça. J'ai pas de billet de retour.
Je vais te suivre dans toutes tes aventures. Bon voyage!
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